Danse avec moi de Syed M. Masood

Quatrième de couverture

Pour conquérir la fille de ses rêves, Arsalan va devoir apprendre à danser !
Arsalan, 17 ans, est ce qu’on pourrait appeler le « coincé de service » : il porte une cravate tous les jours au lycée et a des principes d’une autre époque. Normal : il vit avec Nana, son arrière-grand-père quasi centenaire. Redoutant de se retrouver seul au monde, Arsalan demande à Beenish, la belle-fille d’une célèbre marieuse, d’intercéder en sa faveur.
Beenish, impétueuse et la réplique assassine, est moins une fille qu’un ouragan. Elle accepte néanmoins d’aider Arsalan... s’il devient, en échange, son partenaire de danse pour un concours.
Au fil des répétitions, ces deux êtres aux antipodes l’un de l’autre vont apprendre à se connaître et à s’apprécier. Mais pour se donner une chance de s’aimer, ils vont devoir s’ouvrir et affronter leurs démons...

Mon avis

Après avoir lu La légende du Big Five, je me suis lancé dans Danse avec moi. J’avais beaucoup aimé le précédent roman de l’auteur (Sois beau et tais-toi) et j’étais très curieuse de voir ce qu’allait donner celui-ci. Et une fois encore, j’ai adoré, les thèmes abordés par l’auteur sont super intéressants et la petite histoire d’amour qui se profile est vraiment chouette !

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour avoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’auteur est toujours aussi agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre rapidement dans l’histoire qui se lit vraiment en un rien de temps.

L’intrigue est bonne et bien menée, c’est une histoire assez simple mais efficace dans le genre, très prenante et pleine de rebondissements ! On est sur une comédie romantique, tout ce qu’il y a de plus classique : un enemy to lover, même s’ils ne sont pas ennemis en tant que tel, mais clairement, ce n’était pas gagné vu l’opinion qu’avait Beenish d’Arsalan. Arsalan va demander de l’aide auprès de Beenish pour que sa belle-mère l’aide à trouver une femme, au moins, ça assurera son avenir, où il pourra être heureux et trouver l’amour. Telle était la dernière volonté de sa mère et le jeune homme ayant peur de se retrouver tout seul, préfère donc avoir recours à une marieuse.

Quant à Beenish, elle veut bien l’aider, à condition de devenir son partenaire de danse pour un concours. Bien évidemment, tout ne va pas se dérouler comme prévu et Arsalan n’était pas prêt pour la tornade qu’est Beenish qui va complètement bouleverser sa vie.

Ce sont deux êtres qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre, qui n’ont clairement pas la même vision de l’amour, du mariage, de l’avenir, etc. et en même temps… ils pourraient avoir bien plus de points communs qu’ils ne le pensaient… Et le tout avec un slow burn pour qu’on soit dans la perfection de la comédie romantique.

Comme je l’ai dit, c’est plutôt classique, mais ça fonctionne très bien mais l’intérêt aussi de cette histoire, c’est que l’on est au sein d’une communauté desi (Asie du sud, donc type indien, etc.) de confession musulmane. D’ailleurs, c’était déjà le cas pour le premier roman de l’auteur.

Et ça nous permet de voir une culture différente mais aussi le choc des cultures, entre ceux qui sont très traditionnels, avec une idée bien précise du rôle et de la place de la femme (et ça n’est pas toujours glorieux, le féminisme en prend un coup et la liberté des femmes aussi, il y a de quoi grincer des dents) et ceux qui remettent en cause certaines pensées et comportements, avec plus de libertés, même si ça n’enlève en rien les croyances, etc.

Il y avait déjà cette ambivalence dans Sois beau et tais-toi et on la retrouve totalement ici. Arsalan connaît la religion, les préceptes, etc. mais Nana, son arrière-grand-père lui a appris à avoir l’esprit critique, à n’en tirer que le meilleur et d’avoir une vision de la femme plus féministe, avec ses propres droits et libertés, etc. Et avec Beenish, de toute façon, vu son tempérament de feu, il n’aura pas d’autres choix d’accepter telle qu’elle est…

Les personnages sont vraiment intéressants et attachants. Arsalan paraît « coincé » mais c’est parce qu’il ne s’habille pas comme les garçons de son temps, et on comprend pourquoi dans l’histoire. Son arrière-grand-père (un peu beaucoup grincheux) lui a aussi donné une certaine éducation où les mots ont leur importance, le pouvoir de la parole, de la réflexion, une éducation d’un autre temps qui le met un peu en décalage avec les jeunes de sa génération, etc. J’ai beaucoup aimé la relation entre Arsalan et Nana, c’est un peu le chien et la souris par moment mais on sait qu’ils s’aiment beaucoup malgré le mauvais caractère du centenaire et qu’il est important dans la vie du jeune homme. Il n’a pas eu une vie facile et il s’est construit comme il a pu avec les cartes qu’il avait en main.

Quant à Beenish, dite Beans, elle est féministe dans l’âme, les femmes devraient pouvoir faire ce qu’elles veulent, avoir la liberté de choisir sa vie, à tout point de vue (apparence, métier, vie sentimentale, etc.) sauf que dans la communauté, ce n’est pas si simple et elle a souvent eu des problèmes à cause de sa famille et de ses frasques. Et là encore, cette histoire de concours pourrait bien dégénérer, mais je n’en dirai pas plus à ce sujet pour éviter tout spoiler, mais clairement, je ne l’avais pas vu venir, je l’ai découvert en même temps qu’Arsalan. On comprend aisément ses agissements et pourquoi elle n’a pas tout dévoilé d’entrée de jeu.

En tout cas, la relation entre Arsalan et Beenish est vraiment intéressante, ils se découvrent l’un l’autre petit à petit, les sentiments finiront par apparaître mais tous les deux vont mettre du temps à s’en rendre compte et à se l’avouer aussi. Avec tous les non-dits, les mensonges par omissions et le vécu de chacun, il n’est pas évident pour eux d’eux de s’avouer la vérité sur leur relation naissante, amis ou plus si affinités ? En tout cas, j’ai beaucoup aimé les voir se tourner autour parce qu’ils étaient clairement fait pour être ensemble, même s’ils sont différents sur certains points, ils ont la même vision des choses dans le fond.

En bref, Danse avec moi est une belle comédie romantique pour adolescent que j’ai pris plaisir à découvrir. C’est une histoire assez simple mais très efficace dans le genre, j’ai beaucoup aimé. Sous couvert d’une petite romance, l’auteur n’hésite pas à aborder des thèmes durs ou de montrer le choc des cultures entre des pratiques traditionnelles, liés à la culture / la religion et une vie plus occidentale où vivent les personnages. Une ambivalence intéressante qui était déjà présente dans le précédent roman de l’auteur : Sois beau et tais-toi. La romance s’installe petit à petit et les personnages vont mettre du temps à se rendre compte de ce qui est en train de se passer sous leurs yeux (notamment Arsalan, on ne va pas se mentir), mais ils n’en restent pas moins attachants et sympathiques. J’ai adoré Arsalan et Beenish qui étaient deux âmes sœurs faites pour se rencontrer même s’ils n’en avaient pas conscience tant ils étaient différents l’un de l’autre. Mais il fallait se rendre à l’évidence qu’ils avaient bien plus de points communs qu’ils ne le pensaient et vont pouvoir s’aider l’un l’autre au cours de ce petit arrangement : une danse contre une petite amie… Ils auront gagné bien plus que ça. Un roman à découvrir !

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