17 millimètres de Florence Medina

Quatrième de couverture

Cet été, en camp d’ado, Mona et Liam ont fait l’amour pour la première fois. C’était bien.
Sauf que le préservatif a craqué.
Et qu’ils n’ont pas osé demander aux monos de les accompagner à la pharmacie pour demander une pilule du lendemain.
Mais après tout, Mona avait eu ses règles quelques jours plus tôt, alors... ça ne risquait rien, si ?
Six semaines plus tard, la jeune femme doit se rendre à l’évidence : elle est enceinte. Et d’après les informations qu’elle a glanées sur le net, elle héberge déjà un embryon de 17 millimètres.
C’est peu et c’est beaucoup, 17 millimètres. C’est trop quand on ne veut pas d’un enfant, là, tout de suite, à 16 ans.
Mona a le choix, le droit d’avorter. Ce n’est pas facile pour autant.

Mon avis

Après avoir lu La Grâce et la Gloire, je me suis lancé dans 17 millimètres que j’avais reçu peu de temps auparavant en sachant pertinemment qu’il ne me ferait pas long feu. Après, une telle brique, j’avais besoin d’une lecture rapide, et je savais que ça ferait son office.

J’étais très curieuse de découvrir ce nouveau titre de l’autrice car j’ai déjà pu lire son roman ado : Direct du cœur que j’avais beaucoup aimé. Mais 17 millimètres n’a strictement rien à voir avec celui-ci. En effet, si Direct du cœur évoquait la surdité et la langue des signes, 17 millimètres lui est sur l’IVG (l’interruption volontaire de grossesse). Les 17 millimètres évoquent la taille de l’embryon alors que Mona est enceinte de six semaines, juste après avoir eu sa première relation sexuelle. Deux salles, deux ambiances et je dois dire que l’autrice nous délivre ici un texte poignant et nécessaire qu’il faut mettre entre toutes les mains.

Sous couvert d’un récit de fiction, il apporte énormément de questions sur ce sujet et c’est en cela qu’il est important, sans compter le fait que ça met à mal certaines idées reçues comme le fait que même lors de la première fois, il est possible de tomber enceintes.

Mona est sûre de son choix, elle ne veut pas le garder, mais même si son avis est tranché assez rapidement, elle se pose tout de même beaucoup de questions. Ainsi, on va la suivre dans son parcours, son cheminement de pensée jusqu’au moment où elle pratiquera l’IVG et le moins que l’on puisse dire c’est que ça n’est pas facile. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas une démarche anodine quand bien même elle en ait fait le choix.

La particulier de cette histoire est qu’il est écrit en vers libre, et je pense que le fait de l’avoir écrit de cette manière, en laissant la parole à Mona (qui est donc la narratrice) cela permet de rendre ce texte encore plus poignant. Cela donne la sensation que ses pensées sont jetées là sur le papier, sur l’instant présent avec un sentiment d’urgence, de se défaire de tout ce qui lui passe par la tête, de ce qu’elle ressent face à cette nouvelle qui fait l’effet d’une bombe dans son quotidien. C’est vraiment comme ça que je l’ai ressenti et ça m’a profondément touché parce qu’on sent sa fébrilité, sa peur, le fait de devoir le dire à quelqu’un, mais qui ? Doit-elle avertir Liam de sa situation ? Pour quoi faire ? C’est son corps, son choix ? Mais c’est à deux qu’elle doit son état.

J’ai trouvé ça vraiment intéressant toutes les questions qui lui passent par la tête, les questions que lui posent son ami, notamment en ce qui concerne Liam, de l’impliquer ou pas dans cette grossesse alors même qu’elle est assez rapidement sûre de son choix, celui de ne pas garder l’enfant. Ce choix implique beaucoup de choses, notamment le fait qu’elle va devoir faire des démarches mais elle se sent perdue et désorientée. Qui ne le serait pas à son âge ? Elle ne veut pas en parler à sa mère, c’est donc vers sa meilleure amie qu’elle se tourne et avec qui elle va commencer les démarches en se rendant au planning familial.

À la fin de l’ouvrage, il y a un petit dossier sur l’IVG, les lois qui le concerne, des questions pratiques, etc. pour savoir quoi faire si jamais on est confronté à cette situation.

En bref, 17 millimètres est un roman que j’ai pris plaisir à découvrir. Le sujet n’est pas évident, celui de l’IVG, mais je trouve que l’autrice l’a traité d’une manière qui touche profondément et ce, grâce aux vers libres. Cela permet à Mona de s’exprimer directement, nous donnant la sensation qu’elle jette ses pensées en direct pour se décharger de cette nouvelle qui fait l’effet d’une bombe dans son existence. Ainsi, on est encore plus impliqué dans son histoire, ressentant parfaitement sa détresse, son choix. Et même si son avis est tranché, cela n’empêche pas le fait que la démarche soit difficile, ce n’est pas anodin. Un roman à lire de toute urgence et à mettre entre toutes les mains !

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