Quatrième de couverture
Ce livre parle de ces petites douleurs que l’on tait trop souvent. Celles qui ne laissent ni bleus ni bosses mais qui s’incrustent comme des échardes dans l’âme. Celles que l’on enrobe de silence parce qu’on ne sait pas comment les dire, ou parce qu’on craint de ne pas être entendu. Car nous sommes nombreux à avancer masqués, bardés de ces pansements invisibles – ils n’attirent pas l’attention, mais ils sont bien là. Ce sont ces regards insistants, ces gestes non consentis, ces silences encaissés. Ce sont toutes ces fois où l’on n’a pas osé dire non, parce qu’on ne savait pas qu’on en avait le droit. C’est là que l’histoire commence…
Mon avis
Après avoir lu Mignon, je me suis lancé dans le nouvel album de Baptiste Beaulieu : Les pansements invisibles. J’ai lu tous les albums qu’il a sorti et plus ça va et plus je me dis qu’il faudrait que je me penche sur ses romans adultes car les sujets qu’il aborde (du moins en jeunesse) sont vraiment très intéressants et bien amenés. Donc il faudrait que je vois ce qu’il fait du côté adulte, ça me semble très prometteur.
Mais de quoi parle Les pansements invisibles ? On découvre cette petite fille (la narratrice) qui se retrouve confrontée à certaines situations qui la blesse intérieurement et qu’elle doit donc « panser », sans que personne ne s’en rende compte. Il y a des situations dans laquelle cette petite fille se sent mal à l’aise, n’apprécie pas mais personne ne se rend compte de la douleur / gêne qu’elle peut ressentir dans ces moments-là.


Jusqu’au jour où elle va réussir à en parler, de manière anonyme grâce à sa maîtresse qui a mis en place un système de boite dans laquelle les enfants peuvent s’exprimer librement. Ainsi, cela va permettre à cette petite fille de se rendre compte qu’elle n’est pas la seule à vivre des moments qui la blesse intérieurement et où les « pansements invisibles » apparaissent.


Les pansements invisibles traite d’un sujet vraiment intéressant et qui ne peut qu’interpeler lorsque l’on se rend compte de ce que l’on se permet de faire aux enfants alors que ça ne nous viendrait jamais à l’esprit de faire ça à un adulte. Lorsque les « rôles s’inversent » on se rend bien compte qu’il y a un problème et que l’on adopte des comportements qui ne sont pas « normaux » en tant que tel alors que c’est totalement admis parce que ça concerne des enfants.


Un exemple très simple : il ne viendrait jamais à l’idée d’un adulte envers un autre de le prendre dans ses bras pour le mettre sur ses genoux sans son consentement, sans que la personne ne soit d’accord avec ça. De même que l’on ne se permettrait jamais de toucher les gens (leurs cheveux par exemple) sans accord préalable, etc. Alors que l’on se permet de faire ça avec des enfants comme si on ne les considérait pas comme une personne à part entière mais une extension d’un adulte ou « comme une peluche ou poupée » pour reprendre les termes de cette petite fille dans l’histoire.
Et c’est là que l’on se rend compte à quel point la société a encore du chemin à faire, pour évoluer notamment sur la question du consentement parce qu’il n’existe pas uniquement dans le cadre sexuel, c’est aussi dans les gestes du quotidien et ce, envers toute personne, quel que soit son âge.


En bref, Les pansements invisibles est un album vraiment très intéressant et nécessaire qui doit être mise entre toutes les mains. Le sujet évoqué ici est vraiment très important car il est lié d’une certaine manière au consentement. À travers cette histoire et la parole de cette petite fille, on voit que beaucoup d’adultes se permettent d’agir de telle ou telle manière parce que ce sont des enfants alors même qu’ils ne se permettraient jamais cela avec un adulte. Ces gestes en apparence « anodins » peuvent être mal vécu par l’enfant qui n’a pas envie d’être manipulé comme si c’était un jouet. Aucun adulte n’a envie de ça et ça n’est en rien normal, de ce fait l’enfant non plus, mais parce qu’il est un enfant, on considère que ça n’est pas gênant ni grave. J’ai beaucoup aimé la manière dont le sujet était amené, sans être dans le jugement et la confrontation, cela met pourtant en lumière des actes qui ne nous paraîtraient pas normal envers des adultes mais admis pour des enfants. Cela porte à réflexion et peut-être que cela pourrait changer la façon dont on interagit avec les autres, quel que soit son âge.
À partir de 6 ans.

Commentaires
Enregistrer un commentaire
Vous êtes bien sur la messagerie écrite de Melisande.
Veuillez laisser un message après le bip écrit car elle est partie lire !
***biiip***