Quatrième de couverture
Au terme de votre vie, à combien estimez-vous le nombre de minutes au cours desquelles vous avez commis une erreur irréparable ? De celle dont les conséquences régissent d’une douloureuse tyrannie vos agissements futurs jusqu’au trépas. Mon acte manqué ne dura pas plus d’une fraction de seconde et pourtant ma mémoire fracturée me renvoie sans cesse à cet instant précis tandis que la course du temps poursuit son inaltérable marche, m’éloignant toujours un peu plus de ce que j’ai perdu ce jour-là. Je me demande si notre dernière heure venue, les remords s’effacent, nous délestant ainsi d’un bagage bien lourd vers l’au-delà ou le néant, peu importe. Puis je me souviens alors qu’il s’agit là d’une délivrance qui m’est interdite, condamné à porter sur mes épaules ce fardeau à travers les âges, à moi qui suis immortel.
L’amour ne devrait jamais être éternel, car nul ne pourrait endurer tant de douleur.
Mon avis
La 4e de couverture n'est pas assez évocatrice pour
savoir de quoi parle l'histoire, ou du moins ce qu'il en est au début, avant de
parler justement de cette douleur et du temps qui passe qui a forcément son
importance dans l'histoire. Donc voilà un petit résumé en quelques lignes.
Longtemps éloigné de sa demeure natale, Josiah retourne sur ses terres une cinquantaine
d'années plus tard, après avoir été transformé en vampire. Malgré lui, il va
devoir se montrer à la société après avoir surpris et chassé des gens sur son
domaine. C'est ainsi qu'il fera la rencontre d'Abigale, une femme qu'il aimera,
une femme qu'il perdra... Mais comment surmonter la douleur de la perte ?
J'ai bien aimé ce roman, mais je dois dire que je
m'attendais à quelque chose de très différent et du coup je ne sais pas trop
quoi en penser. Je n'ai pas autant aimé que je l'aurai voulu, surtout en
sachant ce que fait l'auteur (notamment via les nouvelles). J’avoue, je ne me
souvenais pas de la 4e de couverture, j’ai fait confiance à l’auteur
et dès le prologue, j’ai compris en gros de quoi allait parler l’histoire et je
m’étais imaginée quelque chose. Aussi ai-je été surprise de voir qu’elle était
fragmentée en 4 parties. J'ai été quelque peu déconcertée par ça et par la
tournure des événements.
A certains moments j'ai trouvé que ça ralentissait
et perdait un peu trop le rythme, je ne dirai pas que je me suis ennuyée mais
ça m'a moins intéressé quand même. Les parties 1 -3 / 4 m’ayant davantage plu. J'avoue,
les passages que j'ai préféré c'est lorsqu'on voit Josiah et Abigale ensemble
je trouve que ça avait plus de force, c'était plus touchant et plus la « patte »
de l'auteur que je connais. La 2e partie étant ce passage à vide, en
même temps, on le comprend très bien mais j'ai un petit peu décroché à certains
moments, pourtant il y a de bonnes choses et ça sert bien l’histoire pour la
suite.
Après l'histoire en elle-même est bien et on voit
aussi pourquoi l’auteur a choisi de la fragmenter, ça a du sens. Je ne vais pas
dire que j’ai détesté ou que je suis mitigée, c’est juste que j’avais autre
chose en tête. Et au final, j’ai quand même aimé la plupart des parties, mais
le fait est que je n’ai pas adoré ce livre comme certains ou comme ça a été le
cas des recueils. Ça reste un livre très touchant, très dur et tragique – en
même temps, connaissant l'auteur, ça ne m'étonne pas vraiment et c'est aussi
pour ça que j'ai adoré ces recueils – avec une romance impossible… ou presque. C’est
ça qui le rend vraiment beau et intéressant aussi. Le prologue annonce
clairement la couleur mais ça n’empêche pas l’espoir tout de même, c’est beau l’espoir…
surtout si cela peut amener quelque chose. Et la fin est juste superbe parce qu’elle
est « juste ». Ça ne pouvait pas finir autrement sinon je pense que
ça aurait été dommage, ça n’aurait pas eu de sens.
L’écriture de Mathieu Guibé reste superbe, on rentre
dans l’histoire avec facilité grâce à ça et j’ai bien aimé les métaphores /
analogies / comparaisons faite pour décrire ce qu’il est ou ce qu’il ressent,
comme les références, notamment celles de Peter
Pan (ayant lu le roman cette année du coup je l’ai parfaitement comprise
sans souci).
J'ai beaucoup aimé les personnages, que ça soit
Josiah, Abigale ou encore Rudolf (même si on le voit peu) parce qu'ils
apportent tous quelque chose, quelle qu'elle soit (et non là je ne peux rien
dire, je ne veux pas spoiler).
Josiah n'est pas le beau vampire dont toutes les
femmes rêves (oui on est loin de ce qu'on trouve dans l'urban fantasy ou encore
la romance paranormale) mais il a un côté attachant malgré son côté « monstre »
comme il le définit (vrai vampire dangereux, d’ailleurs l’allusion de la boîte…
dans la première partie est juste superbe). C'est cette dualité qui rend le
personnage intéressant et qui peut en un sens nous ramener aux sources du mythe
(j'ai d'ailleurs bien aimé les passages avec Maria...). A mesure des pages, on
ne peut que s'attacher à ce vampire qui vit dans la douleur.
Abigale, elle accepte facilement Josiah, ce
gentleman qui a pourtant des côtés sombres mais qu'elle finit tout de même par
accepter... Sa relation avec Josiah est vouée à l'échec, on le voit dès le
prologue, on imagine relativement bien ce qui va se passer et pourtant on a
envie d'y croire et de se dire que les choses peuvent changer. Il y a tout de
même un espoir entre eux et c'est en cela que c'est beau et aussi tragique...
parce que dans toute bonne tragédie, le destin rattrape toujours, même s'il
doit être différé. Quant à Rudolf, il est très peu présent et pourtant dès son
apparition j'ai su que ça serait un personnage remarquable... Dommage qu'on ne
le voit pas plus quand même, mais on peut comprendre pourquoi c'est ainsi.
En bref, c’est un beau roman bien sympathique, même
si j’imaginais tout autre chose et que ça m’a déconcerté. Mais au final, ça
reste une très belle histoire, où les sentiments et la psychologie sont de
mises, où le tragique prend place mais également un certain espoir… Si vous
aimez les romances impossibles et tragiques, ce livre est fait pour vous.
Un livre qui me tente bien :) en plus la couverture est sublime.
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