Melisande : Bonjour Guillaume Siaudeau. Merci d'avoir
accepté de répondre à quelques questions. Pourrais-tu te présenter pour les lecteurs ?
Guillaume Siaudeau : Je
suis né en 1980 dans le nord ouest de la France, j'y ai vécu pas mal d'années
et je suis aujourd'hui « exilé » en Auvergne pour des raisons
personnelles. J'espère bien un de ces jours retrouver la côte Atlantique.
M : Quand as-tu commencé à écrire ? Et pourquoi t’es-tu lancé dans l’écriture ?
G.S. : Ça fait un petit moment que j'écris, je ne sais pas avec
précision depuis quand mais j'ai par exemple de vieux textes pas terribles ici
qui datent du milieu des années 90, des textes comparables aux vieilles photos
sur lesquelles on a des coupes de cheveux pas possibles et qu'il nous est de
plus en plus difficile de regarder. J'écris vraiment plus régulièrement depuis
une dizaine d'années, des nouvelles et des poèmes, surtout. J'écris parce que
je me sens mieux quand je le fais et l'envie d'écrire m'est venue tout bêtement
en lisant.
M : Quand es-tu passé de l’écriture « personnelle » à l’envie de partager ton
histoire et d’être publié ? Il n’est pas toujours évident de « lâcher son bébé
» alors, pourquoi avoir décidé de le laisser voir le monde ?
G.S. : Pour moi l'écriture est toujours quelque chose de très
personnel, même quand elle est partagée. J'ai écrit longtemps seulement pour
moi. L'idée de partage est venue avec le temps, avec l'envie d'échanger des
idées, avec d'autres auteurs ou des lecteurs, qui verraient les choses un peu
comme moi et avec qui on se comprendrait. Je vois l'écriture comme une sorte de
banquet avec un écriteau « servez-vous, mais ne vous forcez pas, au pire
je ramènerai les restes à la maison ». Quand un de mes projets est publié,
je n'ai pas l'impression de « lâcher mon bébé », parce que je doute
souvent de ce que j'écris et qu'on doit au contraire rarement douter de son
bébé... (J'ai encore jamais eu d'enfant alors peut-être que je me plante
totalement à ce sujet...). Non, vraiment, quand un de mes manuscrits est publié
j'ai plutôt l'impression d'inviter des gens que j'aime à une soirée que de
mettre au monde un enfant.
M : As-tu rencontré beaucoup de difficultés à te faire publier ? Quel a été ton
parcours ?
G.S. : Mon premier recueil de poèmes a été publié en 2010 chez
Asphodèle. Par la suite j'ai eu la chance d'être édité par plusieurs autres
excellentes maisons, dont la dernière en date, Alma. C'est jamais facile de
parvenir à être publié mais je ne pense pas apprendre grand chose en disant ça.
Il faut poser des bouchons dans l'eau et attendre qu'ils plongent. Faut pas
avoir peur de s'emmêler dans les arbres ni de couper son fil. Faut pas le faire
en espérant pêcher un gros poisson, faut se poser peinard dans l'herbe,
continuer sa vie sur la berge et puis attendre en bouquinant et en se racontant
des trucs. Et puis il importe peu de rentrer bredouille quand on se sent bien
au bord de l'eau.
M : Pourrais-tu parler un peu de ton livre : Tartes aux pommes et fin du monde ?
G.S. : C'est mon premier roman publié (après deux autres tentatives
de roman qui heureusement ont été vaines parce que ça n'aurait vraiment pas été
des cadeaux pour les lecteurs). Comme son nom l'indique, il parle de tartes aux
pommes et de fin du monde. J'ai toujours un peu de mal à décrire ou analyser ce
que j'écris alors je me repose sur ce que tu en as dit dans ta chronique,
c'était impeccable.
M : C’est un titre assez original et surprenant. S’est-il imposé tout de suite par
rapport à l’histoire ou bien ça a été une plus longue réflexion ?
G.S. : Ça n'a pas été une longue réflexion, la confrontation de ces
deux idées m'a tout de suite plu et illustre je trouve parfaitement le livre.
Une sorte de ying et yang à base de pommes et de cataclysme, un Laurel amer au
bras d'un Hardy sucré.
M : Quelles sont tes inspirations ? Comment est venue l’idée de Tartes aux pommes et fin du monde ?
G.S. : Mes inspirations sont nombreuses, la vie est déjà une très
belle source a elle toute seule. Après il y a bien entendu des livres, des
musiques, des films, des rencontres, des bons moments, des mauvais, des gens,
des animaux.
M : Pourquoi avoir choisi de ne pas nommer le narrateur dans Tartes aux pommes et fin du monde ? (J’ai fait des suppositions,
mais j’aimerais bien avoir ton avis sur la question).
G.S. : Mais je ne l'ai pas choisi ! Ce type-là n'en a fait
qu'à sa tête tout du long et n'a jamais voulu cracher le morceau !
D'ailleurs si vous parvenez à obtenir de lui cette information, merci de me
tenir au courant.
M : Quels sont tes projets à venir ?
G.S. : Un recueil de poésie numérique doit sortir courant juillet
chez La Matière Noire, j'ai aussi un autre bouquin à paraître chez Nuit Myrtide
dans quelques temps, et je suis en train d'écrire mon deuxième roman. Et puis
j'ai quelques bouchons dans l'eau et on m'a dit que ça mordait pas mal par
ici... mais je suis monté très léger alors on verra bien...
M : Merci d’avoir répondu à mes questions et bonne continuation !
G.S. : Idem ;)
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