Le cirque interdit de Célia Flaux

Quatrième de couverture

Dans un univers dystopique où tout est désormais sous contrôle, une jeune fille enquête sur le meurtre de ses parents au cœur du dernier cirque de France.

Approchez sans crainte, venez rire avec nos clowns et nos acrobates !
Le dernier cirque de France vous ouvre ses portes pour un spectacle envoûtant...
Dans un pays gouverné par le Parti Zéro Risque, qui a banni toutes les pratiques jugées dangereuses, Maria décide d’infiltrer la troupe Vazatta.
Sa rencontre avec les artistes et surtout avec Mathieu, acrobate et clown apprenti, va bouleverser ses certitudes... Jusqu’où faut-il aller au nom de la sécurité ?
Peut-on vivre libre et ne jamais rien risquer ?

Mon avis

Le cirque interdit est un roman qui m’a intrigué, tout d’abord par sa couverture qui, il faut le dire est superbe, et le fait que cela se déroule dans un cirque. Ensuite, le pitch qui interpelle, il ne m’en fallait pas plus pour me lancer dans ce roman que j’ai bien apprécié, même si ce n’était pas tout à fait ce à quoi je m’attendais, cela reste une bonne lecture que je vous invite à découvrir.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit, d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte et avoir une bonne idée de ce qui va se dérouler. L’écriture de l’auteur est très agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre rapidement dans l’histoire qui est vraiment intéressante.

La narration est double, nous suivons donc par alternance Maria et Mathieu ce qui nous permet d’en savoir plus sur les motivations des uns et des autres. Maria est avide de vengeance et en quête de vérité. Ses parents sont décédés alors qu’ils faisaient partis de cette troupe et elle veut savoir ce qui a pu leur arriver. Pour cela, elle est prête à tout, à intégrer le cirque de l’intérieur afin de les détruire. Mais à force de les côtoyer, parviendra-t-elle à les trahir ? Quant à Mathieu, il se sent coincé au sein de cette famille et à des rêves bien plus grand, surtout quand on voit les pressions qui sont exercés sur sa famille, sur le cirque.

En effet, le cirque Vazatta est le dernier à encore exercer, les autres ayant tous fermés les uns après les autres à cause du gouvernent en place, le Parti Zéro Risque, qui, comme son nom l’indique, n’accepte aucun risque dans la vie de ces concitoyens. Ces derniers sont totalement contrôlés et nombreuses sont les activités interdites pour prévenir tout incident. Évidemment, les arts du cirque sont un vrai problème car cela peut être dangereux, comme l’atteste la mort des parents de Maria.

L’univers n’est pas tout à fait celui auquel je m’attendais, comme il s’agit d’une dystopie, je pensais qu’il y aurait davantage de confrontation face au gouvernement mis en place, qu’il y ait un éventuel changement, or ce n’est pas vraiment le cas ici. Certes, il va y avoir des changements à la fin de cette histoire, mais pas telle que je l’entendais avec un tel thème. je m’attendais à autre chose et à ce que ce soit beaucoup plus poussé car il y avait matière. le fait de ne prendre aucun risque et que le gouvernement contrôle le quotidien des gens (où est le libre arbitre là-dedans ?) et que les conséquences de certains actes peuvent faire froid dans le dos. Comme dans toute dystopie, ce qui se voulait être quelque chose de bien, cache souvent quelque chose de bien moins idyllique. Au contraire même, car c’est toujours un mal pour un bien. Certes, il y a eu de bonnes choses de faites, mais quelles en sont les conséquences et contreparties ? Ce n’est pas sûre que ça en vaille la peine…

Je reste donc un peu sur ma faim sur l’univers car j’en attendais autre chose au vu du pitch et du genre. Cela permet d’installer un cadre et cette histoire est au-delà de ça. Ce n’est qu’un prétexte pour moi, pour évoquer d’autres choses. Ce n’est donc pas gênant car l’histoire reste intéressante et prenante. Il s’agit avant tout d’une vengeance et d’une quête de vérité, bien plus que d’une dystopie à proprement parler pour moi. Deux adolescents qui se cherchent, qui essayent de comprendre qui ils sont et d’où ils viennent. Tous les deux sont « prisonniers » de leur condition et cherchent à s’en affranchir. Un moyen pour mieux se retrouver. C’est surtout ce thème-là qui prime pour moi, car au final, le gouvernement mis en place n’est pas vraiment remis en cause, pas totalement.

L’autre force de ce roman est l’ambiance. L’univers du cirque procure une certaine atmosphère, un côté festif malgré cet univers oppressant et dangereux. Cela apporte de la gaîté et on voit que la famille Vazatta, malgré leur désaccord (parfois), aime ce qu’ils font. J’ai vraiment adoré découvrir le cirque de l’intérieur et les émotions qui s’en dégagent. Mathieu est né dans le cirque et on voit que c’est toute sa vie, même s’il ne sait pas encore où est sa place.

J’ai beaucoup aimé la relation qui s’installe entre Maria et Mathieu, c’est compliqué dans un premier temps, elle qui arrive dans cette grande famille, le fait qu’elle travaillait pour l’Assurance, le principal concurrent de la famille Vazatta qui a dû créer sa propre assurance pour tous ceux qui ne peuvent pas être pris en charge (les artistes au sens large notamment). Mais peu à peu ils s’apprivoisent, apprennent à se connaître et on s’attache à tous les deux. Ils ont une grande force mais aussi leur propre faiblesse, ils vont apprendre l’un de l’autre. J’ai beaucoup aimé aussi les personnages secondaires, la famille de Mathieu qui sont unis, même s’il y a parfois des discordes entre eux, comme dans toute famille, d’autant qu’ils sont H24 ensemble.

En bref, Le cirque interdit est un roman intéressant que j’ai pris plaisir à découvrir. C’était une très belle lecture qui fait réfléchir. Une société où il n’y aurait aucun risque est-elle vraiment idyllique ? Est-ce seulement possible ? Ce roman est également une quête de vérité, d’identité qui va permettre à nos deux héros de se retrouver et se comprendre, voir qu’elle est leur place et leur combat. Un roman à découvrir.

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