Shusharrah d'Anthleme Hauchecorne et Emmanuel Chastellière

Quatrième de couverture

Ravagée par la main de l’Homme, la Terre n’est plus celle que nous connaissons : les ressources viennent à manquer et les conditions météorologiques s’aggravent.
La ville de Shusharrah, située quelque part en Afrique, attire des habitants du monde entier. Adam, le frère de Jeanne, est parti pour cette mystérieuse cité voilà plusieurs années. Sans nouvelles de lui, elle décide de tout quitter pour le retrouver.
Mais une fois arrivée à Shusharrah, c’est la surprise : la jeune fille apprend qu’Adam est mort et se rend compte que rien n’est tel qu’elle l’avait imaginé. Les immigrés cherchant asile dans la cité sont tous regroupés dans un bidonville, confrontés à la réalité implacable d’un mirage. En plein deuil, Jeanne devra faire un choix : tenter de venir en aide à ces personnes ou parvenir à intégrer Shusharrah ?

Mon avis

Après avoir lu Sister Pact, je me suis lancé dans Shusharrah qui attend depuis longtemps dans ma PAL... J’étais très curieuse et impatiente de lire ce livre car le pitch est assez prometteur. Malheureusement, très rapidement j’ai déchanté... Ce livre a été une déception pour moi et j’en suis la première attristée parce qu’il y avait une bonne idée de base mais ça ne l’a pas fait...

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent relativement vite pour s’en rendre compte. L’écriture des auteurs est agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre rapidement dans l’histoire mais il faut avouer que les 3/4 du temps, il ne se passe pas grand-chose... Et c’est bien là le problème, pas l’unique, mais un des problèmes de ce roman.

Il faut attendre les 2/3 au moins pour qu’on ait un peu d’action, et encore, c’est vite dit, ce n’est pas non plus haletant, sous tension, etc. ça reste relativement tranquille mais ça bouge un petit peu plus vers la fin... Le reste du temps, je me suis ennuyée, j’attendais l’action qui n’arrivait pas... Un rythme de croisière qui ne m’a pas plu car il est vrai que dans les romans futuriste du genre, on s’attend à ce que ça bouge, à ce qu’il y ait une prise de conscience, une révolte... Et on n’a rien de tout ça, ou uniquement vers la fin mais c’est tellement anecdotique que ça retombe comme un soufflé. L’intrigue manque d’action, il n’y a pas de suspense, ça n’est pas haletant... J’ai vraiment eu du mal à accrocher, j’étais dans l’attente permanente qu’il se passe quelque chose et j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de blabla... pour rien.

Ça manquait vraiment de rythme et en terme de rebondissements et de révélations, là aussi c’est plat... Il y a une information qui n’arrive qu’à la toute fin, mais moi, je le savais depuis le début, c’était une évidence pour moi, sinon je ne voyais pas l’intérêt de l’histoire, donc je m’attendais à ce qu’on le sache bien plus tôt, que Jeanne soit ensuite dans le cœur de l’action et qu’il y ait des choses mais non... Cette révélation tarde à arriver et évidemment, ça va entraîner le peu d’action pure et dure qu’il y a dans l’histoire mais ça arrive bien trop tard et ça retombe tout aussi vite et c’est expédié en 5 minutes...

C’est tellement dommage parce que je pense qu’il y avait un potentiel à cette histoire, on voit que Shusharrah, situé en Afrique mais sans qu’on ne sache où exactement est le nouveau « paradis » dans cet enfer qu’est devenue la Terre. Donc on voit Jeanne, partie migrer pour aller dans cette Terre Promise... On en voit les horreurs, ce que les gens endurent, etc. Très actuel comme thème même si nous, ça se fait dans l’autre sens. Du coup on est obligé de faire un lien avec l’actualité et d’en voir toute l’horreur de tout quitter pour espérer mieux mais qu’au bout, ça ne soit pas le cas.

Quelque part l’histoire m’a fait penser à celle de New Earth Project de David Moitet mais en moins bien, vraiment moins bien. La thématique par certains aspects est assez similaire mais si pour le livre de Moitet j’avais été surprise par la tournure des événements et révélations et happée par l’action, ici, ça fait cruellement défaut... Et je me suis dit, tout ça pour ça ? Dommage.

L’univers est assez succinct, la 4e de couverture en dit presque plus sur la situation de la Terre que ce qu’on découvre dans la narration. L’univers est donc très simple, très en surface, et j’avoue avoir été un peu frustrée de constater ça. D’autant qu’un moment donné Jeanne entre en possession d’un objet qui est quelque chose dont elle ignore tout, montrant qu’à Shusharrah c’est un véritable autre monde, plus riche en technologie, etc. Mais on ne voit rien de tout ça, pas vraiment. Du coup, c’était difficile d’imaginer vraiment ce monde futuriste et le décalage entre la vie en France de Jeanne et son arrivée sur ce nouveau continent. L’univers aurait pu être intéressant mais ça n’a pas été assez exploité à mon goût et le fait que ce soit un one-shot n’aide pas, car être succinct en un volume pour développer de la SFFF c’est assez difficile, surtout que le roman n’est pas très épais.

J’aurai pu accepter une intrigue un peu faible si les personnages avaient été à la hauteur mais là où le bât blesse, c’est qu’il y a aussi un problème avec les personnages. Je ne m’y suis pas du tout attachée, je suis restée extérieure à cette histoire et ça c’est un vrai problème pour moi. Je peux facilement faire l’impasse sur un manque de détails de l’univers ou une intrigue un peu facile ou lente, mais il faut que les personnages soient accrocheurs et ça n’a pas été le cas. Jeanne n’a pas vraiment de charisme, elle subit les événements plus qu’elle ne les porte. Elle semble fragile et perdue, en soi, ce n’est pas gênant, ça aurait pu être le cas, mais qu’à mesure elle prenne plus de force pour porter cette histoire. On le voit un tout petit peu mais pas beaucoup si bien qu’il est difficile d’être derrière elle dans l’histoire quand elle-même ne parvient pas à la supporter. Elle est plutôt impassible et je ne m’y suis pas attachée, son sort m’indifférait au final. Donc là, difficile d’apprécier l’histoire quand il y a un problème à tous les niveaux, l’intrigue, l’univers et les personnages, car même les personnages secondaires sont assez plats.

En bref, Shusharrah est une déception pour moi, j’en attendais tellement autre chose que rapidement j’ai déchanté lorsque j’ai lu. J’ai attendu longtemps que l’intrigue démarre, qu’il y ait de l’action et elle n’arrive vraiment qu’à la fin... pour se terminer presque aussitôt. Ça manquait de rythme, ça n’était pas haletant ou plein de suspenses et de rebondissements. Les révélations sont assez creuses et prévisibles et du coup, ça perd de l’intérêt. L’univers est trop succinct et simple, donc on passe un peu à côté et au niveau des personnages, je n’ai pas su m’y attacher. L’héroïne subit plus qu’elle ne porte les événements et est impassible durant une bonne partie de l’histoire. C’est dommage parce qu’il y avait un potentiel mais ça n’a pas été à la hauteur de mes espérances. J’en suis la première déçue et attristée, à vous de vous faire votre propre avis sur ce livre.

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