L'Empire du vampire de Jay Kristoff (L'Empire du vampire 1)

Quatrième de couverture

De la sainte coupe vient la lumière divine ;
La main fidèle rétablit l’ordre sur le monde.
Et sous le regard des Sept Martyrs,
L’homme abolira cette nuit sans fin.

Vingt-sept longues années se sont écoulées depuis la mort du jour. Pendant près de trois décennies, les vampires ont fait la guerre à l’humanité, construisant peu à peu leur empire éternel. Maintenant, seules quelques étincelles de lumière subsistent dans une mer de ténèbres.
Gabriel de León est un saint d’argent : un membre d’une confrérie œuvrant à la défense du royaume et de l’Église contre les créatures de la nuit. Mais même l’Ordre d’Argent n’a pas pu endiguer la marée une fois que la lumière du jour a manqué, et Gabriel est seul maintenant.
Emprisonné par les monstres qu’il a juré de détruire, le dernier saint d’argent est obligé de raconter son histoire. Un récit de batailles légendaires et d’amours interdits, de foi perdue et d’amitiés gagnées, du roi éternel et de la quête du dernier espoir de l’humanité : Le Saint-Graal.

Mon avis

Après avoir lu This Savage Song, je me suis lancé dans L’Empire du vampire car Jay Kristoff venait en dédicace à Paris à la fin de la semaine (le samedi). J’avais donc 5/6 jours devant moi pour le lire en entier pour cette rencontre. Challenge relevé ! car je l’ai lu en 5 jours (fini le vendredi), malgré la grosse brique et le fait que ça ne se lise pas en 5 min (on voit que c’est de l’adulte et pas de la jeunesse).

Et quelle claque ! C’est un vrai coup de cœur pour ce roman qui est excellent et qui, maintenant je comprends pourquoi il a été comparé à la série Le Nom du Vent… On peut dire que ça commence de la même manière avec deux protagonistes, un qui raconte l’histoire à l’autre, un peu comme dans Entretien avec un vampire aussi… Mais je vous rassure, par la suite, ça n’a rien à voir ! Et c’est une histoire passionnante qu’il faut absolument découvrir !

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite. L’écriture de l’auteur est très agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre en un rien de temps dans l’histoire. Si le roman ne se lit pas en 5 min c’est parce qu’il est dense, que c’est une brique de 950 pages, mais pas par sa difficulté de langue, bien au contraire, ça se lit vraiment tout seul. Donc n’ayez pas peur de l’épaisseur du livre, il passe très bien.

On découvre ainsi Gabriel de León qui raconte à son geôlier son histoire, de son enfance, un simple garçon vivant à la campagne devenu une légende vivante : un Saint d’Argent. Et le moins que l’on puisse dire c’est que son histoire – le début de son histoire – est juste incroyable car arrivé à la fin, elle est loin d’être terminée ! On ne sait pas comment il en est arrivé là, à être prisonnier, etc. Ça, on le découvrira bien plus dans la suite de la trilogie. Mais on peut dire qu’il a vécu des moments intenses, plusieurs vies en une vie…

L’intrigue est bonne et bien menée, c’est vraiment prenant et intéressant et j’ai suivi avec attention cette histoire qui est divisée en 6 parties. À chacune d’elle, il nous raconte des pans de sa vie, il commence par son enfance, mais comme il est « maître de son destin » – enfin en quelque sorte – il raconte tout ça comme il l’entend, malgré les injonctions de son geôlier.

Ainsi, on va avoir quelques va-et-vient temporels, entre son enfance, puis une fois adulte (trentenaire) pour ensuite revenir à la suite de son histoire située à son adolescence, etc. Cela énerve Jean-François (le geôlier) qui est là pour récolter et écrire son histoire, mais il compose avec. Il n’a pas vraiment le choix. Un échange des plus intéressants entre Gabriel et Jean-François qui commente de temps à autre ce que Gabriel lui raconte. Il faut donc suivre mais comme je l’ai dit, ça se lit vraiment très bien, c’est compréhensible les moments où l’on est dans le passé et les moments du présent, lors de cet « entretien ».

J’ai adoré cette construction d’histoire même si dans un même temps, ça m’a frustré parce qu’on n’a pas toujours eu les informations qui nous intéressaient. Il a fallu attendre, créant ainsi plus de suspenses et de tensions. De quoi nous donner envie de lire davantage pour en savoir plus, aussi avide que Jean-François.

Et comme je l’ai dit, quelle claque, l’action est progressive, quelque part, il y a une certaine lenteur puisqu’il s’agit d’un dialogue entre deux personnages, on suit le chemin mais on voit que ça n’est pas un long fleuve tranquille, loin de là. Mais ça n’est pas long ni ennuyeux, bien au contraire parce qu’il y a tellement d’informations à appréhender, tellement de personnages et de rencontres qui ont forgé l’homme qu’il est que tout est important.

J’ai été happée par ma lecture dès les premières pages, c’est tellement prenant, cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un livre pareil et ça fait du bien. De la fantasy telle que je l’aime avec un univers qui est juste incroyable. Il s’agit d’une histoire de vampires, certes, mais ça n’est pas que ça, ce n’est qu’une partie infime finalement de l’histoire, ça aurait pu être d’autres créatures, des sorciers que ça aurait été la même chose, en un sens.

Tout n’est que question de pouvoirs et qui dit pouvoir, dit manipulation, complot, trahison, tous les ingrédients parfait pour un univers solide, complexe et ô combien addictif pour moi. C’est vraiment tout ce que j’aime là-dedans, le côté vampirique apporte une autre dimension et quand en plus de ça, la religion s’en mêle créant ainsi L’Ordre d’Argent… dont va faire partie Gabriel… Et pour cause, il est un être « unique » en son genre… ou presque car d’autres comme lui existe et explique pourquoi cet ordre est créé. J’ai beaucoup aimé la manière dont les vampires sont présentés, et ceux qui sont comme Gabriel.

L’univers est bien construit et se dépeint au fur et à mesure et j’ai adoré découvrir tout ça, en voir les mécanismes, le rouage qui fera déconner la machine qui paraît parfaite et qui est loin de l’être. Même si je suis certaine que je n’ai encore rien vu car ce n’est que le premier tome, qu’une partie de la vie de Gabriel et qu’il manque encore énormément d’éléments pour tout reconstituer et comprendre ce qui a pu lui arriver et comment il en est arrivé là. J’ai tellement hâte d’en savoir plus et voir ce que l’avenir (ou plutôt le passé) de Gabriel lui réserve.

Cette histoire n’aurait pas la même saveur sans ses personnages car ce sont eux qui portent l’histoire et rien que le héros : Gabriel de León est un être à part au sein de sa communauté et a plus d’un titre. Mais je ne veux pas trop en dire pour éviter tout spoiler mais il m’a tout de suite plu. Un personnage charismatique avec une grande gueule (il faut dire ce qui est) et qui lui causera souvent et même là en tant que prisonnier quelques problèmes. On ne peut qu’avoir de l’empathie pour lui, quand on découvre ce qu’a été sa vie, ce qu’il a vécu, ce qu’il a combattu et aussi ce qu’il a perdu en cours de route. Car c’est un homme abattu que l’on découvre, mais qui n’est pas encore à terre. Il a encore beaucoup de choses à nous livrer. C’est un personnage que l’on ne peut qu’apprécier et s’y attacher aussi même s’il est loin d’être un saint et loin d’être parfait, mais il n’a pas à l’être.

Beaucoup de personnages ont gravité autour de lui et ils sont tous aussi intéressants les uns que les autres. Jay Kristoff sait créer des personnages forts et mémorables. C’était déjà le cas dans les autres séries que j’ai pu lire (Illuminae, Aurora Squad ou La Guerre du Lotus) mais là, c’est encore d’autres types de personnages que l’on rencontre, montrant à quel point il a du savoir-faire. Petite mention pour Astrid qui est en quelque sorte le pendant féminin de Gabriel et qui a son importance dans l’histoire. J’ai adoré ce personnage qui a aussi de la répartie et du caractère, il le faut bien quand on connaît son histoire, son lien avec Gabriel, un personnage mémorable, à tout point de vue.

En bref, L’Empire du vampire est un premier tome que j’ai adoré découvrir. C’est un véritable coup de cœur pour moi et cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un livre pareil donc ça fait du bien. L’intrigue est excellente, très bonne et bien menée, avec une tension permanente. Une histoire dure et déchirante mais c’est celle de Gabriel et on la découvre en même temps que son geôlier qui est là pour la retranscrire selon les bons vouloir de sa maîtresse. L’univers est juste incroyable, Jay Kristoff reprend le mythe du vampire mais a su créer tout un univers autour des plus intéressants même si je suis certaine qu’on n’en voit pour l’instant que les prémices. Mais pour un premier tome, c’est déjà beaucoup de choses à assimiler et qui montre à quel point il a une imagination débordante. Les personnages sont attachants et sympathiques, très complexes aussi et aucun ne peut nous laisser indifférent, à commencer par Gabriel. Il porte vraiment l’histoire et même les personnages secondaires ont leur importance dans ce récit. J’ai tellement hâte de lire la suite et en savoir plus, de savoir comment il en est arrivé-là. Un roman magistral que je vous invite vivement à lire, si ce n’est pas déjà fait !

PS : cette chronique est très longue et j’ai tellement l’impression de n’avoir rien dit tant il y a de choses à dire sur ce livre. N’hésitez pas à venir m’en parler pour ceux qui l’ont déjà lu, ça permettra d’attendre la suite… J’aurai bien aimé hiberner jusqu’à ce que la suite sorte pour pouvoir enchaîner les tomes – chose que je ne fais presque plus maintenant, c’est dire à quel point j’ai été captivée par cette histoire…


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