Lullaby de Cécile Guillot

Quatrième de couverture

États-Unis, années 20.
Hazel aime écrire des histoires horrifiques et rêve de devenir écrivain. Son cœur bat pour sa jolie voisine, Blanche. Mais quand ses parents découvrent ses diverses inclinations, ils s’en indignent et décident de la faire interner à Montrose Asylum. Là-bas, elle rencontre la fougueuse Jo et la fragile Lulla. Toutes les trois vont suivre la mystérieuse berceuse qui s’élève la nuit, les menant au sein d’un jardin abandonné…

Mon avis

Après avoir lu Love on the brain, je me suis lancé dans Lullaby que je venais de prendre pour mon anniversaire. J’ai déjà pu lire des histoires de Cécile Guillot et j’aime beaucoup sa plume et son univers, sans compter le fait que j’aime bien ce que font les Éditions du Chat Noir (même si je ne suis plus du tout à jour dans leur catalogue…). J’étais donc assez curieuse de voir ce que pouvait donner cette novella et je dois dire que c’était vraiment intéressant, avec un sujet bien plus dur qu’on ne pourrait le croire.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent très vite, comme il s’agit d’une novella. C’est un texte court d’une centaine de pages mais même s’il est très court, ça n’empêche pas le fait que le message passe parfaitement bien.

L’écriture de l’autrice est très agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre en un rien de temps dans l’histoire, qui, comme je l’ai dit, est plus difficile qu’elle n’en a l’air, même si le fait que Hazel se retrouve dans un asile est déjà assez dur en soit. Le fait qu’elle aime les filles et qu’elle aime écrire des histoires macabres ne devraient pas être un motif pour l’y envoyer, mais à cette époque-là, il suffisait d’un rien pour enfermer les femmes…

L’intrigue est bonne et bien menée, c’est efficace dans le genre et comme je l’ai dit, le message passe parfaitement car sous couvert d’un récit fantastique, l’autrice aborde un autre sujet sous-jacent. Je ne veux pas trop en dire pour ne pas spoiler le texte, mais regardez mes tags à la fin de l’article pour vous donner une petite idée. et quelque part, ça m’a fait penser à Les ailes de la Sylphide de Pascale Maret dont le sujet est assez similaire ainsi que son traitement.

Comme le texte est court, il faut aller à l’essentiel donc il n’y a pas de perte de temps et tout file droit. Ainsi, rapidement, Hazel va être envoyée à l’asile et faire la rencontre de Jo et Lulla. La première a été enfermée par son mari parce qu’elle a des idées féministes. Alors elle fait tout pour rentrer dans le moule afin d’être tranquille et de pouvoir rapidement sortir de là. Quand je disais qu’il fallait un rien pour que des femmes se retrouvent enfermées, c’est réel et bien souvent, les patients étaient maltraités. On le comprend à travers ce texte, même si on n’en sait pas la teneur, mais on peut comprendre aisément ce qui a bien pu lui arriver à un moment donné…

La nuit les jeunes femmes entendent une berceuse et vont donc mener l’enquête pour découvrir ce que c’est et cela va les mener tout droit à un jardin abandonné… C’est assez onirique et mystique jusqu’à ce qu’on découvre tout ce que ça cache, une vérité plus glaçante et moins fantastique qu’il n’y paraît. Sous couvert d’une histoire fantastique, un sujet bien plus grave surgit et j’ai trouvé intéressante la note de l’autrice à la fin de l’ouvrage. Malheureusement, parfois, il n’y a pas de possibilité de happy end, pas toujours…

En bref, Lullaby est un texte intéressant que j’ai pris plaisir à lire, même si je ne pensais pas que ça traiterait d’un tel sujet. C’est bien plus dur qu’il n’y paraît et même si c’est une novella, et donc un texte assez court, le message passe parfaitement ainsi que les émotions et ressentis qui vont de pair. On ne peut pas rester indifférent face à la situation que vit Hazel, tout ça, parce qu’elle est différente, parce qu’elle veut vivre comme elle l’entend et ne rentre pas dans le moule, tout en se préservant. Et parfois s’évader dans une autre réalité aussi macabre soit elle est un salut, et c’est pour cela qu’elle écrit ces histoires macabres. Une histoire poignante à découvrir.

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