Je suis moi et personne d'autre de Baptiste Beaulieu et Qin Leng

Quatrième de couverture

Respecter son identité, ne pas s’effacer pour satisfaire les autres, est l’apprentissage d’une vie entière. Ce livre raconte à quel point il est important de savoir dire non, pour être soi et personne d’autre.

Mon avis

Profitant d’un peu de temps libre en fin de journée, je me suis lancé dans la lecture d’albums afin de me mettre un peu à jour sur les dernières sorties. Avec tout ce qui sort, je vous avoue que ça n’est pas évident de suivre le rythme. Dans ma sélection, il y avait le nouvel album de Baptiste Beaulieu : Je suis moi et personne d’autre que j’étais assez curieuse de découvrir, notamment après avoir vu une vidéo dans laquelle il faisait la promotion de son album en évoquant l’histoire.

J’ai trouvé la thématique intéressante et qui collait parfaitement à ma lecture du moment : La Mélodie des ombres de Charlotte Bousquet car on retrouvait totalement ce principe avec l’un des personnages. Parfois, dans la vie, il faut savoir dire non, imposer des limites et ne pas agir dans le but de plaire à un tiers mais plutôt d’agir en fonction de ses envies et convictions. Francisco va y être confronté dans sa classe.


Afin d’intégrer une bande de copains, Francisco va les suivre dans leur harcèlement même si au fond de lui, il n’a pas vraiment envie d’agir comme eux. Mais pour ne pas se faire rejeter, il va devenir « un autre », jouer à des jeux qu’il n’aime pas (comme le foot, par exemple) et se perdre. Et cela, il va finir par s’en rendre compte parce que son prénom inscrit sur son portemanteau va s’effacer un peu plus chaque jour. Par métaphore, il perd ainsi peu à peu son identité en s’effaçant, en perdant son nom, et devenir quelqu’un qu’il ne va pas apprécier alors même qu’il n’a pas envie d’être méchant envers autrui.


Quand Francisco va se rendre compte de ça, il va finir par s’affranchir de ce groupe, s’écouter et faire ce qu’il souhaite, même si cela ne plaît pas aux autres parce que c’est ce qui lui convient, à lui. Ainsi, son prénom va réapparaître. Mais Francisco va aussi se rendre compte que ce principe-là existe aussi dans le monde des adultes, car sa mère, elle aussi ne sait pas dire non – notamment dans le cadre de son travail – et se perd aussi un peu elle-même à cause de ça. Francisco va ainsi discuter avec elle, lui faire comprendre ce qu’il ressentait à l’école, le fait de perdre son identité en voulant davantage plaire aux autres qu’agir selon ses principes. Une remise en question qui permettra aussi à sa mère de prendre conscience de tout ça.

C’est un beau message qui est important. En soit, ça paraît logique et ça ne paye pas de mine, pourtant c’est un conseil bien avisé et utile, quel que soit notre âge. Il est important de ne pas se perdre soi-même, de ne pas agir pour faire seulement plaisir aux autres, pour s’intégrer car au final, on n’est pas totalement soi-même. Ça devient juste une façade vide de sens qui n’apporte rien de bon dans la vie.


J’ai beaucoup aimé cet album et à travers cette histoire simple, on comprend aisément où l’auteur veut en venir et cela permet de prendre conscience de ce problème. Savoir dire non est simple et pourtant il est des situations où l’on ne parvient pas à le dire, à tort. Ça peut paraître logique et pourtant, je pense qu’il y a beaucoup de monde qui, par complaisance, pour s’intégrer, pour faire plaisir, vont se perdre petit à petit. Et parfois, si au premier abord ça pourrait être anodin, ça pourrait sur le long terme avoir de graves conséquences.

Les illustrations sont assez sympathiques, on retrouve la même illustration que lors des précédents albums de l’auteur. Je trouve ça plutôt agréable, c’est assez doux et en même temps réaliste, je pense que ça peut plaire aux plus grands nombres.


En bref, Je suis moi et personne d’autre est un album que j’ai pris plaisir à découvrir et j’ai beaucoup aimé la thématique abordée et surtout la manière dont elle était présentée. Le fait que Francisco perde petit à petit son nom lorsqu’il agit mal pour s’intégrer au groupe... lorsqu’il va prendre conscience de ce que ça dit de lui et de la manière dont cela peut être perçu, il va peu à peu changer de comportement et agir selon ses convictions et valeurs plutôt que pour faire plaisir à un tiers malintentionné. Si Francisco a compris cela enfant, il va voir que dans le monde des adultes, cela peut aussi perdurer mais il n’est jamais trop tard pour bien agir et savoir dire non lorsque cela s’impose, de mettre des limites claires lorsque c’est nécessaire pour ne pas se perdre.

À partir de 5 ans.

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