Ombreline de Manon Fargetton et Maud Begon (Les Fées 2)

Quatrième de couverture

Ombreline aime les enfants de la nuit. Du bout de ses doigts et de ses antennes, la fée démêle leurs peurs jusqu’à ce qu’ils s’endorment paisiblement. Mais cette nuit-là, Ombreline rencontre Célestin. Et rien n’y fait, il ne trouve pas le sommeil. Avec l’aide de ses sœurs, elle enquête pour comprendre ce qu’il se passe...

Mon avis

Après avoir lu Le Serment des runes, je me suis lancé dans Ombreline que je venais de recevoir. Étant donné la taille du livre, je savais pertinemment qu’il ne me ferait pas long feu et j’avais envie d’une petite lecture rapide. Donc quoi de mieux qu’une première lecture pour ça ? J’avais bien apprécié le premier tome : Zorage qui était intéressant par la thématique qu’il abordait…

Mais clairement, je n’étais pas prête pour Ombreline. Je ne m’attendais pas du tout à ce que ça aborde un tel sujet, donc méfiance, c’est bien plus sombre et dur qu’il n’y paraît. Mais c’est une très bonne histoire qui pourra faire prendre conscience de certaines choses et débloquer la parole…

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit, si ce n’est le thème du livre que je vais vous spoiler pour que vous puissiez comprendre en quoi c’est une histoire dure, il est question de maltraitance, et plus vraisemblablement d’inceste…

Au début de l’histoire, Ombreline ne comprend pas ce qui arrive à Célestin. Elle se rend compte que le petit garçon n’est pas en mesure de dormir la nuit, mais dort bien souvent en classe, ce qui lui cause des réprimandes de la part de son professeur. Mais Ombreline ne va pas en rester là et va mener l’enquête avec l’aide de ses sœurs les fées dont certaines aussi constates que certains enfants ne dorment pas.

Comme pour Zorage, Ombreline va consulter l’Esprit-qui-sait-tout et qui va lui dire : « Certains enfants ne dorment pas, parce que s’endormir est dangereux. Ils craignent leur monstre aimé ». Une formulation bien trouvée… Car au bout d’un moment, Ombreline va finir par comprendre que son père vient à la porte de Célestin la nuit…

Rien n’est explicite, on ne voit pas, mais on peut rapidement comprendre que le comportement du père n’a rien de normal et si Ombreline va essayer par tous les moyens de faire ouvrir les yeux à la mère, elle va se rendre compte qu’elle aussi est aveuglé, délibérément ou pas ? Cela reste à voir. Alors Ombreline va essayer de trouver un autre moyen pour aider Célestin, à faire en sorte que ses insomnies s’arrêtent, que tout cela s’arrête.

C’est une très bonne histoire qui est vraiment bien faite mais voilà, elle est dure et triste parce que c’est un sujet vraiment sensible et dramatique. Un sujet auquel je ne m’attendais pas en le commençant, cela est certain. Mais j’ai trouvé intéressant la manière dont cela était mené. Sous couvert d’une « petite histoire », cela permet de montrer et mettre des mots sur des choses qui ne sont pas normales et qui doivent être dénoncées pour que cela s’arrête.

Quelques illustrations égayent l’histoire, en en faisant un très beau livre. Si pour Zorage tout était en blanc et violet, ici, tout est blanc et orange, nous plongeant dans une atmosphère bien particulière et ajoutant un peu de couleur dans cette histoire sombre.

En bref, Ombreline est un roman que j’ai pris plaisir à découvrir même si je n’étais clairement pas prête de lire une histoire abordant un tel sujet. Il est question de violence, de maltraitance, voire d’inceste, donc ce n’est pas léger, loin de là. Mais à travers cette histoire, cela permet de faire prendre conscience que cela existe, que ça n’est en rien normal et qu’il faut en parler. Un moyen pour libérer la parole et montrer que les enfants ne sont pas seuls et peuvent être aidés. Une histoire intéressante et nécessaire (malheureusement) pour aborder un sujet très sensible et dur. Les jolies illustrations de Maud Begon permet de donner un peu de lumière à cette sombre histoire avec toutes ces nuances d’orange et de donner vie à cette petite fée, Ombreline, très lumineuse, même si elle aime la nuit plus que tout.

À partir de 8 ans.

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