Dreamday d’Elizabeth Uttara

Quatrième de couverture

Dans un futur proche, grâce à des DreamPods nichés dans les oreilles et connectés à une puce cérébrale, les utilisateurs d’une application révolutionnaire peuvent sélectionner leur Dreamday idéal et s’endormir dans la peau d’une célébrité, à vivre sa vie comme s’ils y étaient. Jude, comme des millions d’autres adolescents, y est accro. Il reçoit la proposition du créateur de l’application de participer à une expérience nouvelle : avoir accès à des Dreamdays que personne n’a jamais vus. Jude se retrouve alors dans la tête de sa sœur aînée et ressent son profond malaise. La nuit suivante, son Dreamday l’emmène sur l’île de Lesbos, où il expérimente le sort des réfugiés à travers les yeux de la jeune Lina. Son rapport au monde s’en trouve bouleversé.

Mon avis

Après avoir lu Find me, je me suis lancé dans Dreamday qui venait juste de sortir, au moment où cette chronique paraît, cela fait déjà un petit moment, j’ai beaucoup de retard dans l’écriture de mes chroniques, j’en suis désolée de n’en parler que maintenant…

En tout cas, Dreamday est un titre que j’étais assez curieuse de découvrir lorsqu’on m’en avait parlé dans le cadre de mon boulot parce que le principe est assez intéressant et il est assez facile de voir les dérives potentielles, etc.

Si le sujet de fond reste intéressant, j’avoue que je m’attendais à tout autre chose et j’en ressors un peu plus mitigée. Ce n’est pas mauvais, loin de là, d’autant que c’est très bien écrit, mais je pensais que le côté SF serait davantage mis en avant, que cette technologie aurait une plus grande importance alors qu’elle n’est qu’un prétexte pour parler d’un tout autre sujet : l’immigration, le sort des réfugiés, etc.

En soi c’est important et ça permet d’éveiller les consciences, grâce à ces Dreamdays, cela permet au monde de se mettre à la place de ceux qui vivent ça, de prendre conscience de ce que ça implique, et du regard que l’on peut porter sur ces personnes, de ce dont elles ont besoin, etc. C’est donc intéressant, mais j’avoue que je m’attendais à autre chose comme scénario et comme thématique abordée.

Ainsi, à travers les Dreamday que va voir Jude, il va dans un premier temps se rendre compte que sa sœur est loin d’être heureuse, que la situation familiale est loin d’être idéale. De son point de vue « tout allait bien » vis-à-vis de sa sœur alors qu’il n’en est rien parce qu’elle cache beaucoup de choses en elle. Et lorsque Jude va avoir accès à la vie de Lina, une jeune réfugiée, là aussi, il va se rendre compte qu’ils ont une vie compliquée (euphémisme quand tu nous tiens), qui peuvent être séparés de leur famille, sans aucune nouvelle, des conditions de vie pas facile, etc.

Et de voir ça va profondément le choquer et lui donner envie de faire bouger les choses, de faire évoluer les mentalités. C’est ainsi qu’il va s’engager dans un combat, retrouver Lina coûte que coûte, mais il ne pourra pas le faire seul…

C’est donc une histoire qui reste malgré tout intéressante par les thématiques qu’elle aborde, mais je m’étais fait un tout autre scénario alors du coup, ça m’a surprise que ça ne prenne pas le chemin que je pensais. Sans compter le fait que j’ai eu le sentiment que tout était survolé, qu’il n’y avait pas vraiment de réponses apportées par rapport à la question de l’immigration ou encore à l’utilisation de ces DreamPods, etc.

En bref, Dreamday est un roman qui a attisé ma curiosité par la thématique mais qui au final m’a donné un sentiment d’inachevé. L’autrice reste assez en retrait sans approfondir le sujet et je trouve ça un peu dommage parce que l’idée de base est très bonne et qu’il y avait moyen de créer quelque chose autour de ça. Et au final, ça n’a pas été le cas, le côté SF n’est qu’un prétexte pour parler d’un sujet un peu plus terre à terre qu’est l’immigration, mais sans vraiment apporter de réponses à ce sujet non plus. cela permet d’éveiller les consciences, de se rendre compte de ce que ça implique et qu’effectivement, il y a un vrai problème dans son ensemble, mais ça n’ajoute rien de plus. Donc une lecture intéressante par sa thématique, même si ce n’était pas tout à fait celle à laquelle je m’attendais mais qui n’est pas assez approfondie pour moi.