Le meilleur des pères de Benjamin Desmares

Quatrième de couverture

Sur le papier, c’est la famille parfaite, dans le regard des autres c’est le meilleur des pères. Mais à la maison, Constance et sa mère subissent des violences de plus en plus fortes. L’adolescente ne sait plus quoi faire : protéger la cellule familiale à tout prix ou arrêter ce calvaire une bonne fois pour toute ? Lorsque de manière inexpliquée, Constance est projetée dans le passé, à l’époque où ses parents sont tombés amoureux, une solution s’offre enfin à son dilemme. Elle va tout tenter pour briser le couple… au risque de réécrire son histoire.

Mon avis

Après avoir lu La Fleur-de-Sucre, je me suis lancé dans Le meilleur des pères qu’on venait de recevoir au boulot. S’agissant d’un texte très court, une novella de 64 pages, je savais qu’il ne me ferait pas long feu. J’étais assez intrigué par ce livre et voir ce que ça pouvait donner et je dois dire que c’était une lecture intéressante, assez dure par le sujet traité mais qui est étonnant dans sa réalisation. J’avoue, je ne m’attendais pas à ce que l’histoire prenne une telle tournure.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’auteur est agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre rapidement dans l’histoire. Et étant donné la longueur du texte, mieux vaut rentrer directement dans le vif du sujet.

L’histoire est écrite du point de vue de Constance donc on sent bien sa souffrance et son impuissance face à cette situation. Elle n’est qu’une ado, elle ne peut pas agir pour les autres, et n’en parle pas autour d’elle parce que : qui la croirait ? De l’extérieure sa vie et sa famille sont parfaites, donc personne ne pourrait pense qu’une fois la porte de la maison fermée, des horreurs s’y déroulent. Un père violent et maltraitant sa femme et sa fille…

Alors quand par le plus grand des hasards Constance se retrouve projetée en 1989, l’année de rencontre de ses parents, elle va tout faire pour changer son destin, quitte à disparaître si mes parents viennent à ne jamais rester ensemble ou du moins à ne pas avoir d’enfants, pour éviter une telle destinée. Une mission à haut risque dont elle mesure les conséquences car ça viendrait à l’effacer de la réalité…

Sauf que tout ne va pas se passer comme prévu, et c’est là que j’ai trouvé la tournure de l’histoire intéressante parce qu’il est vrai que ça pourrait être simple, un changement dans le passé et on réécrit l’avenir… Mais qui sait ce que ça aurait eu pour conséquence ? Il n’y a qu’à regarder Retour vers le futur 2 pour s’en rendre compte, d’avoir modifier un élément, ça a donné un futur catastrophique pour Marty… (Oui, je suis fan de cette trilogie…).

Là, hormis le voyage dans le temps, c’est plutôt un roman réaliste et la « morale » de l’histoire est bien plus terre à terre mais intéressante. car oui, on ne peut pas changer le passé, mais nous en écrivons chaque jour l’avenir… Ce sont nos actions présentes qui déterminent le futur et Constance va en avoir bien conscience…

C’est une histoire dure et touchante car évidemment, les violences domestiques (pas uniquement conjugale car il s’en prend à la mère et à la fille) sont une réalité, trop de femmes meurent encore aujourd’hui sous les coups d’un père, d’un homme… Et ces mêmes hommes savent aussi se montrer sous leur meilleur jour. D’ailleurs, le père de Constance, la plupart du temps peut être « le meilleur père » qu’il soit, elle l’aime, mais il y a des phases de violence qui surgissent sans prévenir alors même que l’amour est là. Un paradoxe…

Constance est une jeune adolescente attachante, on voit bien qu’elle souffre de cette situation qui devient de plus en plus intenable, mais comment faire pour que ça change ? Sa propre mère qui subit le plus ne fait rien, elle ne peut pas le faire à sa place, etc. C’est plus facile de juger de l’extérieur, de dire qu’on ferait ci ou ça, mais quand on subit cette violence, ce n’est pas facile de s’en sortir, de faire que ça cesse… À travers cette histoire, Constance va avoir un déclic et prendre conscience qu’elle peut changer les choses, mais que cela doit venir d’elle.

En bref, Le meilleur des pères est une histoire dure et touchante par le sujet traité. L’intrigue est bonne et bien menée et plutôt surprenante car avec ce voyage dans le temps, de nombreuses possibilités étaient envisageables pour le devenir de Constance et sa mère. J’avais imaginé tout autre chose, mais l’histoire proposée est bien plus intéressante et terre à terre aussi. Constance était prête à abandonner sa propre vie pour que les choses changent, à assumer cette conséquence tellement la situation était devenue intenable. Mais d’autres solutions vont s’offrir à elle et lui faire un déclic lui permettant d’avancer et de faire en sorte que sa vie change. Un roman à lire !

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