Quatrième de couverture
Caden est un adolescent de quinze ans ordinaire, qui s’intéresse
à l’athlétisme et aux jeux vidéo. Pourtant, il adopte un comportement de plus
en plus étrange aux yeux de ses parents : il marche seul et pieds nus dans les
rues, craint que ses camarades de classe ne veuillent le tuer... Dans son
esprit, Caden est devenu le passager d’un navire voguant sur des mers
déchaînées.
Lorsque cela devient trop difficile pour lui de garder le
contact avec la réalité, ses parents doivent l’interner en asile psychiatrique.
Commence pour le jeune homme un long voyage qui doit le mener au plus profond
des abysses, au risque de s’y noyer…
Mon avis
Ne sachant pas quoi lire après La Dame en Rouge règle ses comptes, j’ai longuement regardé ma PAL
et mes yeux se sont posés sur Le goût amer de l’abîme. Un roman
reçu sans l’avoir au préalable demandé, mais étant donné le sujet, cela pouvait
être intéressant, même si vous n’êtes pas sans savoir que je ne suis pas
friande des romans parlant de maladie. Sachant qu’il sortait bientôt en
librairie, c’était le moment pour le lire en amont et être à jour (pour une
fois) dans les sorties livresques.
J’avais eu un coup de cœur pour Je t’ai rêvé de Francesca Zappia qui traitait aussi de la schizophrénie mais sous une romance
adolescente qui restait touchante et mignonne. Neal Shusterman avec Le goût amer de l’abîme nous propose
quelque chose de totalement différent, de plus sombre et peut-être de plus
réaliste aussi. C’est le genre d’histoire où l’on n’en sort pas tout à fait
indemne et qui ne peut pas nous laisser indifférent. Un roman que je vous
invite vivement à découvrir ! J’ai beaucoup aimé, même si je ne vous cache pas
que par moment c’est assez difficile.
Lorsqu’on plonge dans cette histoire, on ne comprend pas
trop ce qu’on lit. Neal Shusterman nous emmène directement dans ce voyage à
bord d’un bateau pirate qui s’est lancé dans une sorte de quête. C’est très
mystérieux, il y a quelque chose de décousue et d’absurde là-dedans, un peu
comme dans Alice au pays des merveilles.
Les chapitres sont courts, ils sont aussi très nombreux au final et cela
peut-être assez déconcertant avec la sensation parfois de passer du coq à l’âne.
Mais il faut s’accrocher parce que cette histoire en vaut vraiment la peine et
que l’écriture de l’auteur est très agréable à lire et fluide.
Puis, nous faisons la connaissance de Caden, un lycéen tout
ce qu’il y a de plus banal, qui prépare un projet de jeu vidéo avec des amis. Lui,
est le dessinateur dans cette histoire et on voit bien à mesure que quelque
chose cloche chez lui.
Durant une bonne partie du roman, la partie sur le bateau
pirate prend beaucoup plus de place que les moments où l’on voit le quotidien
de Caden. C’est par alternance dans les chapitres que nous suivons ces
histoires. Puis, à mesure de l’histoire, on voit davantage Caden dans
son quotidien et sa famille jusqu’au moment où celle-ci comprend que Caden ne
va pas bien. Deux histoires distinctes qui se finissent par se réunir et qui montrent
à quel point Caden est parti loin, très loin… Une plongée dans les profondeurs
de l’abîme de son cerveau… On comprend aisément, vu le sujet que j’ai annoncé
en préambule que tout cela est dû à sa schizophrénie.
Neal Shusterman a réussi à trouver les moments et à créer
son histoire de telle manière que nous entrons dans l’esprit malade de Caden,
on voit sa descente aux enfers, que la réalité et la fiction se mélangent sans
qu’il ne sache parfois faire la part des autres. Il y a un côté très embrumé,
on ne comprend pas tout mais cela finit par faire sens au fur et à mesure de l’histoire,
quand Caden rentre à l’hôpital.
C’est assez étonnant de voir le pouvoir des mots ici et la
maîtrise de l’auteur à parvenir à retranscrire cet état. C’est assez difficile
pour moi pour vous le montrer car c’est une lecture assez unique, quelque part
dérangeante et déstabilisante mais c’est ce qui en fait sa force et qui montre
à quel point ce livre est habilement fait. Mais j’ai vraiment adoré cette
histoire, même si ça a quelque chose de triste et malheureux, après tout, c’est
l’histoire d’un adolescent malade.
L’atmosphère de l’histoire est assez pesante, les passages
consacrés au voyage à bord du bateau pirate trouvent un échos et on craint pour
la suite à venir. Le titre du livre prend également tout son sens une fois
arrivée vers la fin. Mais je n’en dirai pas plus pour ne pas vous spoiler.
Et cette histoire est d’autant plus touchante et dure lorsqu’on
lit le mot de l’auteur à la fin du roman où il se livre et nous explique que
cette histoire n’est pas une fiction comme les autres, loin de là. Je n’en
dirai pas plus, je vous laisse découvrir cela plus précisément mais j’avoue que
l’histoire prend une autre dimension lorsqu’on sait cela. Et on voit à quel
point cela est saisissant de réalisme.
Caden est un personnage touchant, on ne peut que compatir
face à sa situation en espérant que tout aille pour le mieux pour lui. On veut
qu’il s’en sorte, qu’il aille mieux, même s’il ne pourra jamais guérir vraiment
de cette maladie. C’est un long périple qui l’attend, un long voyage mais plus
on avance dans l’histoire et plus on se demande si tout cela va bien se finir
pour lui.
En bref, Le goût amer
de l’abîme est un roman qui ne peut pas nous laisser indifférent. Neal
Shusterman nous conte une histoire dure, celle d’un adolescent atteint de maladie
mentale, de schizophrénie, au plus près et lorsqu’on sait pourquoi il a écrit
une telle histoire, cela la rend encore plus touchante et dure. On ne peut que
compatir face à la situation de Caden, surtout lorsqu’on voit le chemin qu’a
pris sa vie. Un livre à lire !
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