PS : Tu me manques de Brigid Kemmerer (Letters to the Lost 1)

Quatrième de couverture

Juliet a toujours écrit à sa mère. Depuis sa mort soudaine, cette habitude est pour elle comme une bouée de sauvetage. Même si les courriers de Juliet restent sans réponse, elle continue de les déposer sur sa tombe chaque semaine.

Declan n’aurait jamais cru qu’une lettre pourrait changer sa vie. Pourtant, celle qu’il trouve au cimetière, où il fait des travaux d’intérêt général après le lycée, le touche profondément… Et il ne peut s’empêcher d’y ajouter deux mots.

Commence alors une correspondance inattendue entre Le Crépuscule et La Fille du Cimetière, deux étrangers que tout oppose. Ce qu’ils ignorent, c’est que leurs routes se sont déjà croisées…

Mon avis

Après avoir lu Cendrillon 2.0, je me suis lancé dans PS : tu me manques, un roman que j’avais envie de découvrir mais n’ayant pas eu le temps de le lire lors de sa sortie en GF, je profite de cette réédition poche et je dois dire que la lecture en a été très bonne. J’ai vraiment adoré cette histoire qui est à la fois dure et touchante. Je ne peux que vous conseiller de vous lancer, vous ne serez pas déçus.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’autrice est très agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre rapidement dans l’histoire qui m’a beaucoup touché. On ne peut pas rester indifférent à la détresse, au manque et à la souffrance de ces deux êtres que tout oppose, du moins en apparence…

On suit par alternance les points de vue de Juliet et Declan ce qui nous permet d’être au plus près d’eux. Très rapidement, on comprend qu’ils sont dans le même lycée, semblent se détester un peu plus chaque jour quand ils se rencontrent car elle s’en méfie comme de la peste avec sa réputation de voyou et ils ont des personnalités incompatibles.

Pourtant, quand on les voit correspondre par lettres interposées, sous couvert d’anonymat, ils vont apprendre à se connaître et voir que leur mal être entre en résonance. Ils se comprennent, ils souffrent tous les deux, pour différentes raisons mais le deuil est leur point commun. Et peu à peu, une vraie amitié va s’installer. À travers cette correspondance, ils vont trouver une oreille attentive, parfois de bons conseils pour essayer d’aller de l’avant, d’être meilleur et tâcher d’avancer dans leur deuil. Reste à voir si cette belle amitié pourra continuer le jour où ils découvriront l’identité de l’autre. Rien n’est moins sûr quand on voit la manière dont ils interagissent tous les deux au lycée.

En tant que lecteur, nous savons qui ils sont, donc il est amusant de voir l’animosité qui règnent d’un côté et une bonne entente de l’autre alors qu’il s’agit des mêmes personnes. C’est comme dans Cendrillon 2.0 que j’ai lu précédemment, une correspondance par sms, les deux ignorant l’identité de l’autre, un conflit IRL et une amitié incognito. Là, on a le même schéma et on se doute qu’à un moment donné, ils finiront par découvrir la vérité, qui risque de faire des ravages.

C’est vraiment une très belle histoire, très touchante. Le fait que ça parle de deuil ne peut qu’émouvoir, à l’image d’Eleanor & Grey que j’ai lu quelques jours auparavant et qui m’avait bouleversé. Ce sont deux âmes en souffrance, deux âmes incomprises qui vont se trouver par le plus grand des hasards. Si dans un premier temps, Juliet est en colère par la réponse laissée sur sa lettre, au fur et à mesure, une vraie amitié va s’installer entre les deux, peut-être même davantage. Ils se mettent à nu, ils se dévoilent et montre des facettes de leur personnalité qu’ils cachent aux yeux du monde.

Le fait que ce soit écrit pour chacun d’eux à la première personne nous permet vraiment de les comprendre, de ressentir leurs sentiments, de se mettre à leur place. Juliet souffre de l’absence de sa mère, son père n’est plus que l’ombre de l’homme qu’il a été, elle se retrouve ainsi seule. Si dans un premier temps, ses amis et le lycée étaient compréhensifs, petit à petit elle se sent délaissée car « cela fait longtemps », le temps a passé, mais elle, malgré les mois écoulés, ne parvient pas à tourner la page, à faire son deuil. On ne peut que s’attacher à Juliet, on peut aisément s’identifier à elle, même si on n’a pas forcément vécu la même chose qu’elle.

Quant à Declan, j’ai vraiment eu de la peine pour lui, son histoire personnelle est vraiment dure et triste. Son quotidien est difficile, le lien est un peu brisé avec sa mère et avec son beau-père, ça ne se passe pas bien (c’est un euphémisme…). Et au cours de l’histoire, quand on a certaines révélations, on craint le pire aussi… Dans le fond, on se rend bien compte qu’il n’est pas méchant, que tout ça n’est qu’une façade, une réputation qui lui colle à la peau, au point qu’il se cache derrière, pour rejeter les gens. Mais certaines personnes voient clair dans son jeu et ne cessent de l’aider autant que possible, que ce soit Melendez ou sa prof de français. Il est poussé dans ses retranchements et ça lui permettra d’évoluer.

En bref, PS : tu me manques est un roman touchant que j’ai pris plaisir à découvrir. C’est une histoire dure de par son sujet puisqu’il traite du deuil et quand on voit ce que vivent les deux héros, on ne peut que compatir face à leur douleur, mais c’est une très belle histoire. Deux êtres que tout oppose et pourtant, ils se comprennent et se complètent, mais peut-être est-ce dû à leur anonymat... Que se passera-t-il le jour où ils découvriront qui ils sont ? Je vous laisse découvrir tout ça. Les personnages sont touchants et sympathiques, on leur souhaite le meilleur et qu’ils aient un peu d’espoir. Un roman que je vous invite vivement à lire !

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