Quatrième de couverture
Alors qu’elle pleure la perte de son frère, fauché par la guerre opposant l’Irlande à l’Angleterre, Isolde se prend de pitié pour Tristan, un soldat britannique agonisant.
Elle le sauve d’une mort certaine... avant de découvrir qu’il n’est autre que le meurtrier de son frère. Perturbée par des sentiments naissants et rongée par le remords, elle accepte un mariage arrangé avec un noble anglais pour sauver sa famille de la misère.
Isolde rejoint sa nouvelle demeure et est accueillie par le neveu de son époux... Tristan ! Tiraillée entre devoir et passion, la jeune fille doit faire un choix.
Mon avis
Après avoir lu Fais de beaux rêves, je me suis lancé dans D’après Tristan et Isolde, le 3e livre de la collection « Prélude » qui reprend des classiques de l’opéra adaptés dans une version plus contemporaine. J’avais beaucoup aimé les deux précédents titres : D’après La Traviata et D’après La Flûte enchantée, et j’étais assez curieuse de voir ce que ce D’après Tristan et Isolde allait donner et je n’ai pas été déçue du voyage.
C’était vraiment très chouette, même si j’ai eu un sentiment de trop peu lorsque je suis arrivée à la fin. En effet, les livres de cette collection sont assez courts mais l’essentiel est là pour comprendre l’histoire, en voir la réécriture et voir les thèmes abordés.
Une fois encore, je connais dans les très grandes lignes l’histoire de Tristan et Iseut (ça peut s’écrire de différentes manières), je sais que c’est une histoire tragique à la Roméo et Juliette mais sans plus, je ne sais pas ce qui s’est exactement passé. Et je ne connais pas spécialement les opéras (non, ma culture à ce niveau ne s’est pas arrangé depuis la lecture des deux précédents titres). Donc je découvre totalement ces histoires de cette manière et je dois dire que c’est une façon intéressante pour en prendre connaissance. Une bonne idée pour cette collection qui démarre très bien pour moi !
Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’autrice est agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre en un rien de temps dans l’histoire.
Telle une pièce de théâtre – même si le texte est écrit comme un roman – on suit les différentes étapes de l’histoire. On y découvre donc Isolde, qui fait la rencontre de Tristan alors même qu’il est blessé et rapidement, elle va comprendre qu’il est un ennemi et pire que cela, celui qui a tué son frère. Lorsqu’elle le retrouvera bien plus tard, ce sera pour épouser son oncle, mais malgré le temps passé, ses sentiments pour Tristan sont toujours présents…
En romance j’adore le principe du « enemy to lover » et c’est ce qu’on retrouve ici. De base, ils étaient censés se détester, ils sont ennemis, une guerre oppose leur deux peuples et en plus, Tristan a tué le frère d’Isolde. En aucun cas, ils n’auraient dû tomber amoureux et pourtant ça a été le cas. C’est un thème qu’on retrouve depuis longtemps dans les textes, les auteurs contemporains n’ont rien inventé ! Et ça prouve que c’est un thème qui perdure dans le temps donc amis auteurs, n’hésitez surtout pas à appliquer ce principe !
L’intrigue est bonne et bien menée, Christine Féret-Fleury a une écriture agréable qui captive et qui nous met à la place des deux personnages, on a parfois accès à leurs pensées, ce qui nous permet de mieux cerner leurs émotions et sentiments. Ça a été un coup de foudre au premier regard pour tous les deux en dépit de ce qu’ils étaient, deux ennemis issus de deux pays différents (elle l’Irlande et lui l’Angleterre) et l’on voit bien aussi, au travers du regard de la cousine d’Isolde qui l’accompagne en Angleterre, que les irlandais sont méprisés par les anglais et ne valent pas grand-chose.
La question du poids de la famille est très présente car c’est sa cousine qui la pousse à ce mariage et à faire en sorte que ça fonctionne. Elle n’hésite pas à manigancer dans son dos quand ça l’arrange, pour maintenir un confort de vie, même si ça signifie pour Isolde d’être malheureuse car elle ne peut pas être avec l’homme qu’elle aime. Isolde fait ça donc par devoir car sa famille vit dans la pauvreté et comme elle le dit : elle vit dans une cage dorée, une belle cage mais ça n’en reste pas moins une…
Les personnages sont intéressants, Isolde a tout de l’héroïne tragique qui veut en finir, qui n’accepte pas cette alliance, surtout si ça l’éloigne de celui qu’elle aime en secret, alors même qu’elle sait qu’elle ne devrait pas l’aimer. Un poids difficile à porter et quand elle va découvrir tout ce qu’on lui cache, ça sera bien pire pour la jeune femme. Et Tristan n’est pas en reste, il essaye tant bien que mal à rester aux côtés d’Isolde mais le combat va s’avérer plus difficile que prévu.
En bref, D’après Tristan et Isolde est un roman que j’ai pris plaisir à découvrir. Il fait partie de la collection « Prélude » qui nous refait découvrir les classiques de l’opéra dans des versions modernisées et plus contemporaines. Une réécriture intéressante qui m’a beaucoup plu et qui m’a permis d’en savoir plus sur ce classique que je n’ai jamais lu. Une manière ludique pour découvrir ces textes classiques (ici de l’époque médiévale). L’intrigue est bonne et bien menée, c’est très efficace dans le genre, avec une histoire d’amour impossible entre deux êtres qui étaient pourtant fait l’un pour l’autre.
Je ne connaissais pas cette collection de réécritures, mais ça a l'air vraiment intéressant ! Merci pour la découverte.
RépondreSupprimerElle est récente, les premiers titres sont sortis cet été si je ne me trompe pas. Mais oui c'est une bonne idée et les textes sont vraiment très bien !
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