La lettre de Mlle Lattimore de Suzanne Allain

Quatrième de couverture

Tombée dans la catégorie « vieille fille », Sophronia Lattimore a tout le loisir d’observer les intrigues qui se jouent sur l’échiquier du mariage. Par exemple, le pauvre Charles aime Priscilla, qui va accepter d’épouser lord Fitzwalter, dont la timide Lucy est amoureuse... Quel gâchis ! Une simple lettre ne pourrait-elle remettre un peu d’ordre et de romantisme dans tout ça ? Le succès est total. Du jour au lendemain, l’humble Sophie devient « lady Cupidon », acclamée pour ses talents de marieuse. À tel point que le très séduisant sir Edmund la sollicite pour trouver celle qui lui apportera le bonheur. Et Sophie a déjà sa petite idée en tête...

Mon avis

Après avoir lu Paj et Auster, je me suis lancé dans La lettre de Mlle Lattimore, mon but étant de prendre des livres rapides à lire, pour m’éviter toute panne de lecture en restant longtemps sur un même livre. Je savais que cette romance historique ne me ferait pas long feu et que j’allais passer un bon moment de lecture. J’avais bien apprécié le précédent titre de l’autrice (La liste de Mr. Malcolm), donc j’étais assez curieuse de voir ce qu’allait donner celui-ci et je dois dire qu’il était bien sympathique.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’autrice est très agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre rapidement dans l’histoire qui démarre sur des chapeaux de roue.

Effectivement, rapidement Sophronia, dite Sophie, va mettre son grain de sel dans des relations amoureuses. En ayant entendu une conversation privée malgré elle, elle va s’immiscer dans les sentiments de deux couples en écrivant une lettre mettant en lumière les sentiments des uns et des autres, afin d’éviter des déceptions amoureuses inutiles. Une petite lettre qui va avoir des conséquences assez inattendues car si d’un côté un mariage heureux a pu être établi, de l’autre, tout ne se passe pas comme prévu.

Sans compter le fait qu’elle est désormais considérée comme une marieuse de talent et que ça n’est pas passé inaperçu de la part de Sir Edmund qui cherche une femme… Il va ainsi lui demander un grand service, celui de se trouver une épouse… à moins qu’il n’ait déjà quelqu’un dans le viseur ?

On se doute fortement que la demande de Sir Edmund n’est pas anodine, loin de là. Un vrai jeu du chat et de la souris commence, même si Sophie ne s’en rend pas compte tout de suite. Étant vieille fille, elle n’a aucune idée de sa valeur, de ce qu’elle peut représenter aux yeux des hommes et ne se considère pas « comme sur le marché ». Impossible pour elle d’être une potentielle épouse, ça ne lui vient même pas à l’esprit une seule seconde. Ce qui va entraîner quelques situations cocasses car nous, lecteurs, on se rend bien compte à quel point Sir Edmund semble épris d’elle et de personne d’autres.

Autant dire qu’il va ramer sévère et lorsqu’elle va se rendre compte qu’elle développe peut-être des sentiments pour lui, le fait de devoir lui trouver une épouse la contrarie… Et comme je l’ai dit, pas une seule seconde elle pourrait se dire qu’elle pourrait être l’épouse parfaite pour lui, tant ils se complètent bien et s’entendent à merveilles, malgré quelques divergences parfois. Cela va donc mettre un bon moment avant que l’idée ne puisse faire son chemin, les mettant dans des situations assez amusantes et pleine de tensions. Car il est indéniable que l’alchimie entre les deux est bien présentes. Elle est la seule à ne pas s’en rendre compte.

La romance est bien amenée, elle se fait donc en douceur, un parfait slow burn un peu frustrant parfois tant elle est aveuglée par sa condition de vieille fille. sans compter le fait que sa lettre a eu une incidence pas uniquement positive, sur la durée. L’un des couples n’est pas entièrement satisfait du mariage et pour cause… Mais Sophie va s’en mêler d’une manière ou d’une autre et essayer de rabibocher le couple, même si elle aurait aimée ne pas être mêlée à ça. Elle a déjà créé un grand chamboulement en écrivant une simple lettre. Un effet papillon qu’elle n’avait pas prévu, pas de cette ampleur.

Les personnages sont attachants et sympathiques, de quoi passer un bon moment en leur compagnie. Sophie est assez naïve par certains aspects malgré son âge et son statut de vieille fille et ça a quelque chose de rafraichissant et d’amusant. Mais elle a de l’esprit, une bonne répartie qui en fait une héroïne plaisante et dont on souhaite le bonheur, elle qui n’a pas eu une vie facile. Devenue orpheline c’est sa tante qui s’occupe d’elle mais elle s’est toujours sentie à l’écart, une gêne dans sa propre famille, ce qui est un peu triste. Elle est bienveillante et va essayer de contenter tout le monde et sans qu’elle ne le sache, elle pourrait bien elle aussi trouver la bonheur et l’amour.

Quant à Sir Edmund, c’est le genre de gars dont on peut facilement tomber sous le charme. Il sait être sérieux et en même temps, il a quelque chose d’espiègle, j’ai beaucoup aimé les joutes verbales entre lui et Sophie. C’était savoureux.

En bref, La lettre de Mlle Lattimore est une romance historique que j’ai pris plaisir à découvrir. J’ai beaucoup aimé cette histoire qui est prenante et intéressante. Une simple lettre va causer beaucoup de soucis à Sophie qui s’interroge sans cesse sur le bienfondé de sa démarche. Un effet papillon qui ne sera pas sans conséquence pour la jeune femme qui risque elle aussi de trouver l’amour, même si elle va mettre du temps avant de s’en rendre compte. L’intrigue est bonne et bien menée, une romance comme je les aime avec un slow burn qui va mettre nos nerfs à rude épreuves et avec une héroïne qui ne se rend pas compte de sa valeur et de ce qu’elle a sous le nez. Les personnages sont attachants et sympathiques, de quoi passer un très bon moment en leur compagnie. Une jolie romance que je vous invite à découvrir.

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